Faites n°15 (voir sommaire)
Oser inviter !
Inviter, demander, appeler.
Une peur
La peur du refus, la peur du rejet, la peur du non.
La peur de la liberté de l’autre,
La peur de vivre le refus comme un échec personnel.
Je n’ai pas su appeler, je ne suis pas bon …
Et si appeler, c’était tout simplement prêter sa voix, son regard, son corps à Dieu qui ne cesse jamais d’appeler.
Souvenons-nous Moïse : « Va, je t’envoie vers les fils perdus d’Israël », Jérémie : « Seigneur, je ne suis qu’un enfant », « ne dis pas que je ne suis qu’un enfant … », Samuel : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute », Jonas … et tant d’autres qu’il a choisis pour appeler.
Demander, inviter …
Tous, ils hésitaient, tous habités par cette même peur.
Pourtant.
Ils ont fait cette expérience formidable d’accepter l’humble mission : être de simples porte-parole.
Et par leur vie, par leur bouche, par leur foi, par leur témoignage …
Voici que les appels ont été entendus, que des hommes et des femmes se sont levés et ont pris la route de Dieu, le chemin de Dieu.
Ils ont osé et si souvent, ils ont rendu grâce.
Jonas, ne fût-il pas étonné de ce que Dieu faisait tandis qu’il traversait la ville à peine en un jour …
Inviter, pas en notre nom.
Inviter en son nom. Par nous, c’est lui qui invite.
Et si nous osons, si nous croyons, si nous acceptons de le laisser interpeller par nos voix, alors nous aussi nous serons émerveillés et étonnés des merveilles qu’il peut faire dans le cœur des gens.
Nous craignons si souvent d’appeler des parents à une vie sacramentelle, d’inviter à rejoindre le groupe de catéchistes, d’appeler pour animer une journée de catéchèse ou des journées de retraite.
Un célèbre ouvrage dans notre diocèse nous a montré la route : « Oser, risquer, espérer » (de Mgr Delaporte).
Ne manquons pas d’audace pour proposer les sacrements ou une vie chrétienne.
N’ayons pas peur : Celui qui se risque, c’est Dieu avec nous.
Ne cessons jamais d’espérer en l’autre, parce que Dieu ne cesse jamais d’espérer en chacun de nous.
Soyons des appelants qui ne cessent jamais d’ouvrir le chemin de Dieu et de la Vie, qui ne se contentent jamais de ceux qui sont déjà là, qui osent sortir des frontières pour aimer au-delà de toute crainte
Abbé Michel Masclet
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