« Les Marcheurs de Dieu », c’est le titre d’un ouvrage devenu célèbre et bien connu dans le monde des aumôneries d’étudiants. Célèbre par sa pertinence mais aussi parce que son auteur Christophe Dufour est, depuis, devenu évêque. Il a cette belle intuition que la vie du chrétien est, et demeure, une marche.
C’est le baptême qui fait de chacun de nous ces marcheurs. « Marche dans la lumière », « marche en enfant de lumière » dit le rituel du baptême. La vie du disciple, du croyant, n’est pas une vie statique, installée et sans question. Les premiers mots de Jésus, dans l’évangile selon saint Jean, en réponse à la question de Simon et André, le disent clairement : « Le fils de l’homme n’a pas un endroit où reposer la tête... Venez et vous verrez ! »
Il s’agit de se remettre en marche sans cesse. N’est-ce pas l’expérience de toute l’humanité avec le Seigneur ? Abraham et Moïse découvrent celui qu’ils craignent en marchant à la suite de sa promesse. Il les conduit et, sur la route, se dévoile, se révèle à eux. C’est durant des années d’itinérance de village en village, que les apôtres découvrent peu à peu celui qui, un jour, les a appelés. Ils ont suivi sans bien savoir. Il leur inspirait confiance alors ils ont marché avec lui … et, sur la route, le mystère s’éclaircit ou s’épaissit, mais ils entrent dans ce mystère et l’intimité avec Jésus se fait de plus en plus vraie, forte. Il reste bien quelques trahisons mais ils le connaissent et, comme le diront deux d’entre eux, leur cœur est tout brûlant en sa présence.
Marcher c’est se désinstaller, prendre le risque et ne pas maitriser ce qui va arriver. La grande aventure de l’amour est une marche quotidienne, sans cesse dérouté l’un par l’autre ou par ses enfants, sans cesse remis en route l’un par l’autre ou par ses parents. Une marche qui permet de se connaître et de se construire. La foi se construit en marchant. Si c’est en forgeant que l’on devient forgeron, c’est en marchant que l’on devient croyant et confiant. .. car la marche suppose la confiance.
Tous ces catéchistes qui reprennent la route avec les modules, qui acceptent de se laisser guider, conduire, qui acceptent de ne plus maitriser, qui acceptent de recevoir…, découvrent en même temps que le Christ est, d’abord et avant tout, une présence, un compagnon de chaque instant et un sauveur, aimant sans condition. La fragilité, les limites humaines, le péché, rien de tout cela n’empêche son amour pour chacun.
Faites vous propose des marches et des démarches, témoignages et invitations à « oser, risquer, espérer » (titre d’un livre de Mgr Delaporte). Bonne lecture et bonne marche vers Pâques « en enfants de lumière » !
Abbé Michel Masclet