Edito Juin 2011

Ose le chemin de la prière !

Faites n°20 (Voir sommaire)

Ose le chemin de la prière !

          

           « Vite les enfants, vos parents arrivent, il faut qu’on fasse la prière. On se lève, allez vite, on dit un Notre Père ». Une prière dite en coup de vent, avec ceux qui sont prêts, une prière en vitesse, en dernière minute… Qui d’entre nous n’a jamais été dans cette situation ? Nous aimons le Christ et nous ressentons le désir de prier son Père avec Lui ; le désir de partager notre foi ; le désir que les enfants et les jeunes prennent eux aussi le chemin de la prière.

« La prière c’est une petite fleur de rien du tout, exposée au grand vent de l’amour »
Prêtre et théologien
Pierre Talec.

 

            Je sais, d’humble expérience, que le moment de la prière, avec des collégiens, est risqué. L’animateur sent si le groupe, ce matin-là, est disposé au silence ou au chant, au partage de la Parole ou d’intentions. Et il se risque, régulièrement, à proposer de prier ; changeant la forme, le lieu ; invitant chaque jeune à préparer à son tour…

 

            La prière n’est pas une « matière » de la catéchèse comme les mathématiques ou la géographie. Qui peut dire si elle est vraie, bonne, riche, féconde ? Qui d’entre-nous possède un « prièromètre » agréé ? Qui peut se vanter de savoir prier ? Les plus grands spirituels eux-mêmes ne savent pas le dire. Toute leur vie est découverte, apprentissage, rencontre de Dieu, une prière toujours incarnée et enrichie par la vie fraternelle.

 

            La prière c’est une entrée en relation avec le Seigneur, intime et communautaire. Les apôtres étaient « assidus à la fraction du pain et à la prière ». La prière c’est d’abord un chemin pour chacun de nous. Un chemin dont nous pressentons qu’il nous transforme, lentement, profondément, au gré du Père, pas selon notre volonté, mais bien pour que la sienne soit faite en nous et sur la terre…

 

             Ce chemin, si bon pour nous, comment ne pas l’emprunter avec ceux qui nous sont confiés, pour quelques temps, dans la catéchèse ou le catéchuménat ? C’est un long chemin, personnel, sur lequel nous n’avançons pourtant qu’ensemble, les uns par les autres, avec les autres. Si c’est le Seigneur qui vient prendre nos mains, c’est bien par chacun de nous qu’il prend la main de l’autre. Et qu’il avance avec patience.

 

             Oser prendre en catéchèse le chemin de la prière, c’est prendre le temps, faire place au Christ vivant, prendre le temps de goûter sa présence, le temps d’écouter sa Parole, de partager ce qu’elle nous dit, le temps de la patience de Dieu avec ceux et celles qui s’ouvrent à Lui très doucement.

    

            Le chemin de la prière passe par le temps et la durée. Il passe par la régularité, il passe inévitablement par les sacrements et les grandes prières de l’Eglise (Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire à Dieu, les psaumes et toutes les prières de l’assemblée lors des célébrations).

 

            Oser prendre le chemin de la prière avec les plus jeunes c’est oser le reprendre pour nous-mêmes et, plutôt que de chercher à « faire prier les enfants », c’est prendre le temps de prier avec eux.
 
            Osons ! Car celui qui dispose le cœur des plus jeunes à la prière c’est bien l’Esprit d’amour qui nous tourne intérieurement vers le Père.
 
Abbé Michel Masclet
(Responsable du service
diocésain de la catéchèse)

 

 

    

 

Article publié par Service Initiation chrétienne • Publié le Jeudi 28 juillet 2011 • 3137 visites

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