Communion ? Profession de foi ?

De quoi s'agit-il ?

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"Premières communions" ; 

"Communions privées" ;

"Communions solennelles" ;

"Professions de foi".

DSC_0937 R DSC_0937 R  Tant de noms !

Lesquels sont les plus justes ?

Et de quoi parlons-nous ?

PROFESSION DE FOI ?

Dans le sens commun, c'est l'affirmation publique de sa foi, de ce à quoi on croit. Ici, il s'agit de profession de foi chrétienne, de l'affirmation que sa foi s'inscrit dans la foi de l'Eglise.
Le dimanche, l'assemblée réunie pour la messe "professe sa foi" en récitant le CREDO (mot latin qui veut dire "je crois").
Chaque année, au cours de la Veillée Pascale, dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques, les catholiques renouvellent les promesses de leur baptême : renonciation au mal et profession de la foi.

PREMIERE COMMUNION ?

C'est la première fois qu'un baptisé accède à la table eucharistique et reçoit l'hostie consacrée, le corps du Christ, en nourriture. Cette "première" signifie un commencement et sous-entend une suite.Chaque dimanche, à la messe, les catholiques sont invités à communier à l'eucharistie.
Baptême et première communion : Celui qui reçoit le baptême en âge scolaire ou adulte, communie pour la première fois le jour même de son baptême.
Il n'y a pas d'âge limite pour communier : Il arrive que des jeunes ou des adultes qui ont reçu le baptême petit enfant, n'aient jamais communié. Ils peuvent demander un accompagnement pour s'y préparer. S'adresser à sa paroisse ou au service de l'initiation chrétienne.

DETOUR PAR L'HISTOIRE POUR MIEUX COMPRENDRE CETTE PROFUSION DE MOTS

En Occident, jusqu'au XIIe siècle, baptême et première communion étaient reçus simultanément. À la suite du 4ème concile du Latran (1215), qui reporte la première communion à l'âge de discrétion", celle-ci se voit retardée à l'âge de 7 ou 12 ans, voire plus tard encore. « Alors qu'avant, les sacrements de l'initiation chrétienne faisaient la maturité spirituelle, désormais c'est la capacité de discernement qui donne accès à la communion » explique le P. Jean-Paul Russeil, professeur de théologie à Poitiers et collaborateur d'un excellent dossier sur le sujet (1).

Avec le concile de Trente (1545-1563), la première communion est solennisée, sous l'influence notamment de saint Vincent de Paul. Les enfants y sont préparés, ce qui permet de catéchiser aussi les parents.À partir de la seconde moitié du XVIIème siècle et jusqu'en 1910, la première communion devient ainsi une véritable tradition culturelle.
Une profession de foi au cours de la messe Tout change quand le Pape Pie X promulgue son décret Quam singulari (1910), qui autorise les enfants à communier dès 6-7 ans. On en vient alors, afin de maintenir un certain nombre d'années de catéchisme, à distinguer la première "communion privée" se faisant en famille, de la "communion solennelle", vers 10-11 ans, se faisant devant tout le monde et ne relevant plus d'une initiation sacramentelle car n'étant plus une première. Dès 1936, l'assemblée des cardinaux et archevêques de France, sensible à l'ambiguïté de cette célébration, suggère que "l'on donne à la communion solennelle, comme caractère essentiel, celui d'une profession de foi faite au cours de la messe". 

Ainsi, dans les années 50, on commence à lier la profession de foi de la communion solennelle au renouvellement annuel par tous les chrétiens de la profession de foi baptismale, au cours de la vigile pascale, comme l'avait remis en valeur Pie XII. " On vise ainsi à situer cette profession de foi dans son rapport au baptême et à la communion et dans son rite liturgique et communautaire…, poursuit le P. Russeil, …d'où l'apparition de l'aube, vêtement blanc qui, avec la croix et le cierge, rappelle cette dimension baptismale." (1) A partir des années 1970, la cérémonie n'est plus appelée Communion solennelle, mais Profession de foi. Dans certains lieux, on l'appelle même "fête de la foi". La profession de foi a remplacé la communion solennelle.

La communion solennelle était centrée sur l'Eucharistie. La profession de foi est centrée sur le Baptême. Elle consiste principalement dans le renouvellement personnel des promesses du baptême.

En 1979, les évêques de France notent l’importance de la profession de foi parmi les célébrations destinées aux enfants. Ils relèvent la nécessité d’informer et d’éduquer  "les parents qu’il faut savoir accueillir avec leur mentalité. …Il est bon, disent-ils, que ce soit toute la communauté chrétienne qui célèbre et professe la foi "

(1)   "La Profession de foi, chances et évolution"         Fêtes et Saisons, n° 544, avril 2000.

AUJOURD'HUI LA PROFESSION DE FOI

Désormais, la profession de foi marque une étape dans un parcours catéchétique. Il s’agit d’un moment important de la vie de l’enfant, au seuil de l’adolescence : dès lors de nouveaux enjeux sont à prendre en compte. La profession de foi marque un passage, la fin d’un temps. Le jeune quitte l’enfance et entre en adolescence, cela concerne sa vie dans toutes ses dimensions, y compris dans sa dimension spirituelle et religieuse. Il est à ce passage, plein de promesse et d’espérance.

Une responsabilité de taille est alors confiée à la communauté chrétienne toute entière : Accompagner cette foi, fragile encore, exprimée à voix basse, timide, hésitante, souvent ; forte et profonde, parfois. Accompagner les cris, les ruptures, les présences occasionnelles, les pierres d’attentes de leurs vies. Croiser et recroiser, inviter sans se lasser, et espérer… en eux et en Celui qui le premier est confiant, celui qui aime le premier. C’est sans doute là que nous avons nous-mêmes à nous convertir, à laisser Le Seigneur mettre cette même confiance en nos cœurs de communautés, à apprendre de lui la patience et la présence invitante et respectueuse.   

Michel MASCLET   (Prêtre, répondant au conseil épiscopal du service diocésain de la catéchèse)

Article publié par Service Initiation chrétienne • Publié le Lundi 05 juin 2006 • 61182 visites

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