Edito Novembre 2012

Le n°25 de FAITES est disponible !

Faites n°25 (Voir sommaire)

Le temps de Dieu n'est pas le temps des hommes

           

 

Toute une année. La nature consacre toute une année à préparer les feuilles des arbres : du bourgeon pas encore formé à la feuille aux mille teintes, nuances subtiles, qui se détache lentement de l’arbre en ces jours d’automne. Dans le Cambrésis, on dit plutôt que ce n’est pas en tirant dessus que le poireau va pousser plus vite. Dans la lettre de saint Jacques, il est question du cultivateur qui se couche en paix et qui sait que, la nuit, le blé va pousser. Ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu'à ce qu'il ait fait la première et la dernière récoltes. (Jc 5,7). Charles Péguy, quant à lui, écrit dans un texte bien connu que Dieu aime l’homme qui dort : Ceux qui travaillent et qui ne dorment pas. Je les plains. Je leur en veux. Un peu. Ils ne me font pas confiance. (Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu)

 

Et nous qui aimerions si souvent que tout aille vite, que les enfants accompagnés pendant quelques années deviennent immédiatement de bons chrétiens pratiquants. Et nous qui regrettons qu’au lendemain du baptême de leur enfant tous les parents ne se mettent pas à fréquenter l’Evangile et les églises. Et nous qui voudrions que les confirmands deviennent immédiatement des militants. Et nous qui pensons parfois que les jeunes couples seront au lendemain de leur mariage des modèles de vie chrétienne…
 
Peut-être oublions-nous, lorsque nous pensons aux autres, combien notre propre conversion demande du temps. Peut-être oublions-nous que les apôtres, ceux qui ont vécu jour et nuit avec le Christ durant si longtemps, à part Jean, n’étaient pas au pied de la croix… Peut-être oublions-nous cette sagesse du cultivateur qui sait que les légumes ne pousseront qu’à leur rythme…
 
En matière de foi et de conversion, il nous faut surtout, et avant tout, apprendre la patience et prendre le temps pour laisser le Seigneur
faire son œuvre en nous. Ce temps-là est nécessaire pour comprendre le temps nécessaire aux autres.
 
C’est bien Son amour qui entraîne. Alors notre mission de baptisé devient claire. Il s’agit de vivre dans la confiance, la foi, de demeurer en Lui comme le sarment sur le cep de vigne, de prendre conscience que nous tirons de Lui notre vie et notre espérance. Il s’agit de témoigner, par notre vie ordinaire (que Lui seul peut rendre extraordinaire) et en tous nos lieux de vie, de ce qui nous anime et de Sa présence dans ce monde. Il s’agit de permettre à l’autre, quel qu’il soit, quel que soit son âge ou son histoire, de Le rencontrer ; le mettre en relation avec le Christ et savoir nous retirer pour le laisser vivre sa rencontre.
 
Il ne s'agit pas de trouver de nouvelles stratégies pour diffuser l'Evangile comme un produit de marché, mais de découvrir comment les personnes approchent Jésus. (Message final du synode sur la nouvelle évangélisation, 26/10/12. Consultable sur le site de l'Eglise catholique en France ici )

 

 

Si nous vivons ainsi, alors nous ferons partie de ces nombreux et humbles évangélisateurs dont les hommes et femmes d’aujourd’hui ont besoin pour rencontrer le Christ, en vérité. Si nous vivons ainsi, alors notre joie sera grande.

 
Bonne et belle année liturgique ! 
 
 
 Abbé Michel Masclet

(Responsable du service diocésain de la catéchèse) 

 

  

Article publié par Service Initiation chrétienne • Publié le Mercredi 21 novembre 2012 • 2578 visites

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