L'intervention de Jean-Marie Beaurent

Ce qu'il a reformulé par écrit suite à la journée de rentrée des catéchistes le 18 sept 2007

Voici le texte transmis par Jean-Marie Beaurent

après la journée de rentrée des catéchistes

sur le thème de l'initiation chrétienne.

 

Quelques réflexions à partir des travaux d’André Fossion sur les tournants de la catéchèse, et pour un meilleur accueil du document des évêques sur la catéchèse en France…
Je me permets de reprendre certaines de ses intuitions en les nuançant parfois…
 
INTRODUCTION : 
 
La catéchèse c’est la transmission d’un « art de vivre », d’un bonheur à croire, d’un « goût de la vie » chrétien… Pour goûter il faut faire l’expérience. Mais la manière de transmettre l’expérience chrétienne a beaucoup varié.
Nous enregistrons une grande évolution depuis la fin de la guerre 1940-45.
 
1)    Premier déplacement : des catéchismes à la catéchèse.
 
Catéchismes : héritage du Concile de Trente
 
L’Eglise a longuement combattu pour défendre la foi par rapport aux hérésies
Trésor des conciles, des réflexions des Pères, des enseignements des théologiens.
Corps de doctrine condensé dans un Catéchisme…
Un des premiers catéchismes = celui de Luther !
Insistance sur le contenu dogmatique : vérités à croire, formellement ficelées.
A apprendre et à redire.
Insistance sur une pratique religieuse : fidélité aux rendez vous rituels, conformité à des comportements moraux…
Choses à savoir, choses à dire, choses à faire…
Bagage symbolique à mémoriser dès la jeunesse parallèlement à la scolarisation primaire.
On interrompt l’apprentissage au moment de la puberté (certificat d’études primaires, entrée en collège…)
 
Ceci présuppose une expérience de foi vécue ailleurs : société référée aux symboles chrétiens, familles chrétiennes, institutions et paroisses influentes…
 
Premier grand tournant : l’introduction des méthodes pédagogiques actives
Considération de l’enfant comme personne libre, qui doit participer activement à son éducation, qui n’est pas seulement dressée à redire, mais appelée à comprendre et à adhérer à la foi dans un langage qui lui parle, dans un climat épanouissant.
 
Deuxième grand tournant : effondrement de la société dite « chrétienne ».
Questionnement des « Lumières », des sciences humaines…
Laïcité de la scolarité
Société sécularisée.
Famille traditionnelle fragilisée
 
Mais la question de la transmission de la foi demeure vivante.
Eveil de grands témoins de la foi dans le monde (laïcat responsable, demandeur de formation chrétienne « adulte », répondant aux questions actuelles, parlant le langage d’aujourd’hui, capable de s’incarner dans d’autres formes de cultures non-occidentales)
Exigence nouvelle d’une compréhension vivante de la foi : non plus seulement un savoir, mais aussi une pratique chrétienne qui soit éclairée par un savoir vivre en chrétien et plus profondément par un savoir être chrétien.
 
« On ne naît pas chrétien, on le devient… » (Tertullien)
 Il faut apprendre à le devenir…
Ça commence tout petit (avant la scolarisation), et ça dure toute la vie, à toutes les phases de l’existence… Naissance, éducation, scolarisation, puberté, mariage, travail, responsabilités sociales, maturité, vieillissement, retraite, apprentissage à laisser la place, épreuves et mort…
 
Très vite, la formation du catéchisme n’a plus suffi…
On a commencé à parler de catéchèse : c'est-à-dire … « Lancer la voix pour faire surgir un écho » 
Proclamation d’une Bonne nouvelle, d’un message d’amour
Catéchèse se ré appuie sur le Kérygme : Kérux, Kérugma : le héraut d’une annonce publique de quelque chose d’important pour tout le monde
Témoignage qui est là pour susciter une réponse de foi = pas automatique !
 
Que raconte le témoignage au cœur de la catéchèse ?
L’histoire du salut
 
Qui commence dès la Création, dans l’Alliance du premier Testament, s’accomplit dans l’événement de Jésus, mort et Ressuscité, envoyant son Esprit,
Salut qui se prolonge dans le réseau de vie ecclésiale : dans la liturgie et les sacrements de l’Eglise, dans la vie de prière et de sainteté,
Dans les témoins d’hier et d’aujourd’hui…
Le témoignage - au centre de cette catéchèse - ne procède donc pas d’un sentiment ou d’une conviction subjectives, mais d’une histoire de salut, dont les traces sont constatables :
La Création, l’histoire d’Alliance de Dieu avec un peuple (l’Ancien Testament), la biographie de Jésus, la fondation des églises, le témoignage des saints, cette transmission d’une expérience qui parvient jusqu’à nous, et à laquelle nous pouvons encore maintenant nous accrocher…
L’œuvre du salut continue.
Nous refaisons les grandes étapes de la foi du peuple, nous en revivons les grands tournants, notre histoire d’aujourd’hui est interrogée par l’histoire du peuple de la foi d’antan… et c’est le vécu des gens de foi d’aujourd’hui qui « donne corps » à l’histoire de salut d’hier. «  La preuve de Dieu, c’est le saint … »
 
Cette histoire de salut est toujours vécue communautairement
Mais elle revêt un caractère personnel fort : dans le témoignage du témoin, mais dans l’acte de foi du converti aussi.
Appel d’une personne : le Christ ….à une personne : la liberté du destinataire de la catéchèse, par l’intermédiaire d’une personne - le catéchète-, elle-même reliée à un réseau de personnes (la communauté ecclésiale).
 
La catéchèse est donc cet appel à l’écho vivant de la foi.
Le but de la catéchèse c’est que les gens partagent la joie du salut.
« Vous puiserez aux sources du salut »
 
L’expérience de cette catéchèse redécouverte appelle un soin particulier dans
- le souci de rejoindre le langage des gens, leur culture, leur histoire
- le souci d’expliquer cette histoire afin qu’elle « parle », appelle, interroge, provoque aujourd’hui
- le respect de la liberté des gens, dans leur manière de se réapproprier le donné ainsi transmis

- l’accompagnement de la conversion dans un réseau qui évite la pression tout en aidant à une prise de responsabilité effective dans le monde et la communauté de foi.

 

 

 

La question qui demeure : où prend-on les ressources pédagogiques ? Dans les modèles ludiques ou d’apprentissage scolaire ? Une catéchèse parfaitement menée ne présuppose t’elle pas une évangélisation préalable ? Et qu’en est-il du terreau sur lequel l’annonce du salut retentit ? N’est-il pas souvent un « désert » ?

 
2) De la catéchèse à l’expérience catéchuménale.
 
Parler de « catéchèse » ne suffit donc plus : il y a un préalable. Elle n’est véritablement prometteuse que dans la mesure où il y a eu tout un cheminement antérieur :
De la rencontre du Christ à une profonde connaissance de son mystère présuppose un protocole « catéchuménal ».
 
On redécouvre dans la mémoire des églises du 2e au 4e siècle un modèle encore fécond : le catéchuménat.
Dans un environnement massivement païen, dans une société qui ne connaît pas, plus ou mal l’expérience chrétienne et l’événement du Christ, cet autre modèle s’impose.
 
Le catéchuménat présuppose ce qu’on appelle l’expérience de la « pré évangélisation » : proximité des témoins chrétiens avec les expériences humaines, les attentes, les désirs, l’ouverture, les dispositions.
Ça peut commencer petitement :
Fascination pour le personnage du Christ (pas forcément encore sa personne)
Intérêt pour la culture chrétienne, les valeurs chrétiennes, pour les évangiles…
pour la Bible comme « mémoire de l’humanité »
 
Puis la catéchèse présuppose ensuite l’événement de l’évangélisation proprement dite :

l’évangile, la Bonne Nouvelle du Royaume, est annoncé, avec au centre la personne même de Jésus-Christ, qui inaugure ce Royaume et le rend possible à vivre aujourd’hui comme une Bonne Nouvelle qui change tout… Partir du Kérygme et aller jusqu’à offrir les possibilités de la conversion. Vient ensuite le catéchuménat proprement dit, dont je rappelle ici les principales étapes, telles qu'elles étaient vécues à son âge d’or (3è et 4è siècles): 

 

LE PARCOURS CATECHUMENAL
REPERES PATRISTIQUES
 
Accueil
 
On présente le demandeur à l’Eglise, représentée par ses catéchistes
Discernement moral.
Discernement des motivations
 
On écarte les métiers qui rendraient la vie chrétienne impossible.
 
Parrainage (sponsor, padrinus) garant du demandeur
 
Pré-catéchuménat : Première annonce du Christ. Première explicitation du Kérygme
 
Admission du candidat en catéchuménat
 
Le discernement fait,
Les demandeurs sont accueillis par la communauté et reçoivent le statut de catéchumènes (audientes)
Accueil, dialogue, première adhésion explicite au Christ
Action de grâce de la communauté
Signation : croix sur le front
Imposition du sel : appel à écouter la Parole
Premières lectures
Exsufflation (exorcisme ?)
Prières litaniques
Bénédiction
 
Le catéchuménat
 
Il dure en général 3 ans, voire plus , quelquefois moins si le catéchumène est malade.
 
Dimensions de la formation :
1)      L’instruction
Ecouter la Parole de Dieu, apprendre à la goûter.
L’instruction est fondée sur les textes majeurs de l’Histoire du Salut. Les « hauts faits » de Dieu. (St Augustin : De catechizandis rudibus   Mirabilia et Mirabiliora.)
Enseignements par les docteurs (clercs ou laïcs)
Commentaires qui aident à passer du sens littéral au sens spirituel
 
2)      La formation morale et ascétique
Vie sobre, aumônes, soins aux malades, apprentissage au partage
Confession des péchés
 
3)      La formation à la prière et à la vie de foi communautaire
 
4)      Les rendez vous liturgiques
Les instructions sont souvent données dans un cadre liturgique, ou ponctuées par des rendez vous de prière auxquels s’associent des membres de la communauté chrétienne.
Exorcismes, imposition des mains, bénédiction.
 
5)      Quand le candidat est « prêt » à recevoir le baptême
Il donne son nom (dare nomina) en entrant dans le Carême précédant la Vigile pascale de son baptême
C’est l’évêque qui reçoit sa demande et qui, après avis de ses catéchètes, lui signifie son appel. Il fait partie des « electi »
C’est l’évêque qui normalement prend en charge l’ultime catéchèse pré-baptismale.
Explication du « Credo ». Transmission du Credo qui sera re-exprimé par le catéchumène juste avant son baptême.
Ultimes prières de l’Eglise avec lui au cours de scrutins durant le Carême.
Dernière retraite souvent autour du Notre-Père…
 
6)      La célébration vécue dans toute son amplitude et sa profondeur, est elle-même « catéchétique »
 
7)  Les « néophytes » suivent ensuite une catéchèse « mystagogique » (donnée aussi souvent par l’évêque), chargée d’aider à déplier l’expérience du vécu liturgique (les mystères » : Baptême, confirmation, eucharistie) et de continuer à initier ces nouveaux nés à partir de sa richesse symbolique et spirituelle.
 
Bien noter :
- priorité aux adultes : le modèle se remet sur ses pattes : on s’adresse d’abord aux adultes
- à des adultes dans des contextes missionnaires.
- processus intégral de la pré évangélisation - évangélisation- conversion- formation catéchuménale et catéchétique, jusqu’à la demande du baptême – et à la continuation de la découverte dans une cellule d’église.
 
3) De la catéchèse catéchuménale à l’accueil de l’expérience existentielle humaine
 
Insistance sur le premier temps du protocole catéchuménal : l’accueil de l’expérience humaine.
« La catéchèse est l’action par laquelle un groupe humain interprète sa situation, la vit et l’exprime à la lumière de l’évangile »
 
Insistance sur la liberté de l’adhésion personnelle, dans un contexte humain, relationnel, culturel, existentiel, historique précis…
Situations qui demandent le travail du discernement et du « don de sens ».
 
Répondre à des situations de crise. Lecture de la vie chrétienne, de ses rendez vous sacramentels comme des propositions d’espérance dans des situations où le sens est remis en cause ou questionné :
Naissance, éducation, puberté, sexualité, mariage, le vieillissement, l’épreuve de l’échec, de l’injustice, de la maladie, de la mort…
 
La foi doit donner du sens sinon elle est rejetée comme impertinente.
 
Et cependant : tension entre deux dimensions :
La religion chrétienne n’est pas seulement une réponse à nos questions, mais aussi une proposition de déplacement dans notre manière de poser des questions. Dieu n’est pas une manière d’expliquer les énigmes de la vie comme dans les mythes, mais la révélation d’un don gratuit de sens.
Comment donc être fidèle à ce surplus de sens que donne l’expérience gratuite de la foi et à cette quête de sens qu’il est nécessaire de rejoindre pour demeurer incarné et fidèle au mystère de l’Incarnation ?
C’est bien au cœur des situations humaines concrètes, historiques que la Bonne Nouvelle peut être entendue, reconnue, accueillie.
Comment Dieu continue-t-il son œuvre de salut dans la Création, comment continue-t-il de sauver, de guérir, de re-susciter, de donner son Souffle ?
Comment reconnaître aujourd’hui les signes du Royaume ?
Comment le salut est déjà inauguré et encore à accueillir.
Comment la Résurrection implique une « humanisation » et ouvre à un surplus de sens qui dépasse les seules forces humaines. La foi est-elle simple réponse à nos questions ?, accomplissement de l’expérience humaine et de son désir ? N’est-elle pas une lumière qui éclaire de manière nouvelle toutes situations humaines, en nous faisant entrer dans le regard de Dieu sur l’homme ? : « Par ta lumière, nous voyons la lumière »
 
« La compréhension de l’homme aide au développement du message chrétien, et cet approfondissement aide à une meilleure compréhension de l’homme » ( Medellin 1968)
Mais il faudrait ajouter que la contemplation de la manière dont le Christ vit son humanité aide à une meilleure compréhension de l’homme et aussi de Dieu qui cherche l’homme.
Ajoutons enfin le risque d’une catéchèse trop exclusivement herméneutique d’oublier régulièrement le témoignage de foi des générations précédentes : l’analyse des contextes humains dans lesquels la foi s’est exprimée hier aux prises avec les enjeux d’alors, permet d’interpeller le dialogue entre foi et vie aujourd’hui, après avoir honoré les précautions devant des homologies trop rapides…. Et il ne faut pas se hâter de chercher des réponses rapides à des questions d’aujourd’hui qui ne se posaient pas hier…
 
Autres Risques : la moralisation (les valeurs chrétiennes)
Le placage de nos problèmes d’aujourd’hui sur ceux d’hier…
La réduction de la solution chrétienne à une recette, rétrécissement des questions à une visée rétrécie de la vie et de ses potentialités… La foi surplus de gratuité et d’exigence, et non recroquevillement autour d’une idéologie « catho »…
Relativisation des choix … chacun prend son pied comme il peut …je choisis ce qui me parle … la foi dans son organon est trop compliquée, donc je sabre dedans : je traduis le credo dans mes mots à moi.
 
4) D’une catéchèse herméneutique à une catéchèse prophétique et spirituelle
 
Permettre d’articuler peu à peu notre expérience à celle du peuple de Dieu… et de vérifier que cette expérience de l’alliance est encore vivante et vivifiante aujourd’hui.
Catéchèse comme expérience prophétique.
 
- Attention à la dimension libératrice en vue de l’alliance
en vue de répondre à un rendez-vous qui nous rend responsables, en écho à un appel
- appel qui nous fédère alors même que nous avons des histoires, cultures, langages, désirs de sens différents, divergents…
- appel que nous ne pouvons pas étiqueter, mais seulement accueillir dans un compagnonnage
- dans le contexte social où nous nous trouvons, attention particulière aux plus pauvres, étrangers, immigrés, sans territoire fixe
- dans la configuration historique où nous nous trouvons, vigilance face aux choix politiques, économiques, sociaux, culturels qui engagent l’humanisation ou la déshumanisation
- Comment Dieu parle aujourd’hui dans ces configurations concrètes ? Dans les choix d’Eglise que nous posons…comme suiveurs ou comme prophètes … ?
- Evaluer notre agir à la lumière de la révélation … Comment la pratique de la foi fait aussi comprendre le témoignage des Ecritures…
- Témoignage de foi, d’espérance et de charité dans les situations de détresse, de non-sens, de violence.
 
- Catéchèse comme écoute du Christ, comme suite du Christ, comme accueil du Règne de Dieu dans nos vies, de notre ré enfantement par son Esprit, comme apprentissage du pardon jusqu’à 70 fois 7 fois, comme entrée dans la résurrection de nos vies malgré notre pauvreté et notre fragilité mortelle, comme acceptation de la fragilité et de la vulnérabilité du Verbe de Dieu exposé à notre refus… Comme accueil de sa mort comme sacrifice ultime et don du pardon de tous les péchés… Par son Esprit, nous entrons dans le cœur de Dieu. « Si nous disons croire sans aimer, nous sommes des menteurs, nous ne connaissons pas Dieu. » dit une épître de St Jean.
 
- Catéchèse comme expérience de l’amour de Dieu, nous introduisant dans sa vie intime.
Catéchèse et expérience spirituelle et sacramentelle.
 
 
Conclusion :
 
Un autre modèle est redécouvert actuellement c’est l’initiation :
En voici les 5 moments principaux (repérables dans toutes les religions):
 
1er temps : Couper avec un monde qui meurt, pour entrer dans un autre monde, ou dans le même monde mais vu de manière radicalement neuve.
 
2e temps : Apprendre à tuer le vieil homme. Tous les rituels d’initiation parlent de mort. Nous sommes toujours rattrapés par les habitudes du passé. Ici ce n’est pas nous qui mourons mais le Christ qui meurt pour nous. Changement définitif du sens de la mort : non plus mourir seulement mais mourir pour un autre ! Donner sa vie . Mutation profonde de l’expérience de la mort. Elle est retournée, vécue par amour par Dieu lui-même.
 
3e temps : Revivre (re-susciter) à partir de cette coupure. L’initiation nous met en contact avec quelque chose ou quelqu’un d’autre qui nous donne le monde autrement, qui nous fait respirer un autre air… La communauté initiatique a pour rôle de montrer ce qui demeure encore invisible, initier à voir, à ressentir.
 
4e temps : Au sommet de l’initiation, il y a le récit du mythe, la narration de la genèse de ce nouveau monde, nouveau cœur, nouveau regard. Les fêtes pascales sont donc le centre et le sommet de toute l’initiation chrétienne. Ce sont elles le nœud de toute la catéchèse.
 
5e temps : L’initiation renvoie au monde, avec une mission, une responsabilité. On est d’abord marqué, par son appartenance communautaire, et responsabilisé par rapport à cette communauté, dans le monde. Quelle est la place de l’initié dans la communauté ? Où a-t-elle besoin de lui ?
 
Ces constantes de l’initiation sont évidemment à vivre de manière chrétienne. Il faut insister sur cette manière chrétienne de vivre l’initiation, et pour cela être bien au clair avec elle…
 
Les évêques nous invitent à rapprocher la catéchèse de cette expérience initiatique.
Le récit de la foi se conjugue avec le récit de notre vie : « Il était là et je ne le savais pas » dit Jacob après son combat avec l’ange. Et toute occasion peut prendre sa dimension initiatique (pélé, rassemblements…)
Les réactions à l’évangélisation et la catéchèse peuvent être émerveillées, interrogatives et aussi négatives. Il y a des refus et c’est important de les laisser s’exprimer. Jésus, premier catéchète et initiateur, a lui-même suscité des réactions. L’initiation chrétienne implique la liberté de la réponse. L’initiateur est accompagnateur d’une rencontre qui se passe dans le cœur de l’initié. Ce n’est pas lui qui détermine la rencontre ni a fortiori son résultat… La prière du catéchète est fondamentale : elle le garde de la tentation de violenter la conscience.
 

Article publié par Service Initiation chrétienne • Publié le Mardi 02 octobre 2007 • 4577 visites

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