La rentrée des catéchistes 2007

C'était le 18 septembre 2007, à Marly

Ce 18 septembre 2007, à Marly,

au moins trois cent trente personnes du diocèse,

dont notre évêque François Garnier et près de trente prêtres,

ont répondu à l'invitation du service diocésain de la catéchèse.

 

Au moins 330 personnes dans la salle des sports de Marly 18/09/07Rentrée des catéchistes  
Au moins 330 personnes dans la salle des sports de Marly
Au moins 330 personnes dans la salle des sports de Marly
 

En complément :

Texte de Jean-Marie Beaurent

A voir plus bas

- Des notes prises lors de

 l'intervention de JM Beaurent

- Le rappel des ateliers

Quarante-six paroisses étaient représentées.

En majorité, des personnes impliquées dans la catéchèse des enfants

en paroisse ou en école, mais aussi des personnes engagées

dans la pastorale liturgique, le catéchuménat et des animateurs en aumônerie.

 

La vie des enfants et des jeunes est marquée par le rythme scolaire, alors la catéchèse aussi ! D'où cette invitation à "une rentrée des catéchistes" !

L'occasion de

…de nous voir nombreux à avoir pu venir, avec des responsabilités, des fonctions et des lieux de vie différents mais tous concernés par la responsabilité catéchétique de l'Eglise.

…de célébrer Dieu et nous reconnaître vivifiés par un même baptême.

…de réfléchir et nous laisser interpeller par l'apport de Jean-Marie Beaurent à propos de l'initiation chrétienne. Une piste pour prendre toute la mesure du Texte national pour l'orientation de la catéchèse en France. "Dans l'Histoire, le service de la catéchèse a été rendu de manières différentes suivant les époques, les cultures et les moyens disponibles. Aujourd'hui, nous proposons résolument à tous ceux qui demandent la foi à l'Eglise le chemin de l'initiation." (Avant-propos du texte national)

… de découvrir des nouveaux documents et partager nos expériences qui ouvrent des chemins d'initiation.

… enfin de repartir enrichis de ce temps partagé et envoyés par notre évêque remplir notre tâche, chacun à notre mesure. 

... et de noter dans nos agendas

le Congrès Ecclesia, les 26, 27 et 28 octobre prochain.

Tout le monde ne pourra pas aller à Lourdes

mais soixante personnes du diocèse y participeront

et sept mille sont attendues !

Alors, soyons attentifs aux échos qui en seront donnés dans les médias

et n'oublions pas de solliciter les participants à leur retour !

 

 

          Quelques notes prises lors de l'intervention de Jean-Marie Beaurent          

 

L'initiation chrétienne est prise ici au sens large d'une expérience totale, pas simplement sacramentelle.

 

L'orientation actuelle de la catéchèse est donnée par le document officiel des évêques. (Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France)

On est passé d’une catéchèse globale, à une initiation à un art de vivre, au bonheur d’être chrétien.

Nous venons d’une histoire, nous avons nos usages, nos habitudes, il y a donc des déplacements à opérer dans l’art de transmettre la foi.

Passer - des catéchismes à la catéchèse.-> 1

           - de la catéchèse à l’expérience catéchuménale. ->2

           - de la catéchèse catéchuménale à l’accueil de l’expérience humaine ->3

           - d’une catéchèse existentielle à une catéchèse prophétique. ->4

Conclusion : la catéchèse doit être initiatique

 

1. Des catéchismes à la catéchèse.

   Après la guerre la catéchèse est centrée sur la période scolaire primaire. Le catéchisme : un savoir vénérable et qui le demeure, rassemblé dans un livre. Un héritage du concile de Trente : il fallait défendre la foi contre les hérésies (Réforme). On a donc insisté sur le contenu dogmatique à croire, la pratique religieuse et les comportements moraux. Pour faire court, le catéchisme c'était des choses à savoir et des choses à faire. La communauté chrétienne où pouvait se faire l’expérience de la foi était la famille. Cela supposait des paroisses vivantes, une société chrétienne ....

 

Et puis, voilà que dans l’école, on introduit des méthodes pédagogiques actives. L’enfant est une personne qui participe activement à son éducation, appelé à comprendre et à adhérer. La catéchèse reçoit et emprunte ces démarches pédagogiques.

 

En même temps, la société chrétienne, la pratique religieuse … se tassent puis s'effondrent. Et pourtant, la question de la transmission de la foi demeure vivante. Les chrétiens sont engagés dans le monde, des questions éthiques nouvelles se posent. Comment le langage de foi répond aux questions humaines ? Il ne s'agit plus seulement d'un savoir ou de pratiques mais d'une exigence profonde d'incarner la foi dans la société, dans différentes cultures...

 

On redécouvre la phrase d’un Père de l’Église, Tertullien : « On ne naît pas chrétien, on le devient » (sous-entendu : toute sa vie). Le catéchisme ne suffit plus. On parle de "catéchèse". Au sens étymologique : lancer la voix pour écouter l’écho (que cela produit dans le cœur des personnes). 

Il s'agit d'une proclamation d’un message d’amour, d'un témoignage, qui suscite une réponse de foi.  Cette réponse n’est pas automatique, elle est suspendue aux lèvres de celui qui a entendu cette proclamation.

 

La catéchèse c’est l’art de proclamer ce message : l’histoire du Salut. Un appel à "être" pas seulement à "faire" qui se prolonge dans une relation et se produit dans un événement. (Des témoins l’on raconté : le Salut s’est accompli en Jésus mort et ressuscité. L’Esprit a fait naître un réseau de relations…l’Église qui célèbre la joie de ce Salut dans la prière, la liturgie)

 

Cette "santé" retrouvée se vérifie chez les témoins d'aujourd'hui. Le témoignage devient le centre de la catéchèse. En communauté, nous revivons les grandes étapes de la vie du Peuple de Dieu, notre histoire est revisitée par cette histoire. La catéchèse c'est cet appel à l'écho vivant de la foi.

Mais une question demeure : la catéchèse ne présuppose-t-elle pas quelque chose avant ? Une rencontre avec Dieu, le Christ ? Sinon l’annonce du Salut tombe à plat, dans le désert.

 

2. De la catéchèse à l’expérience catéchuménale. 

 

   On peut être intéressé par la culture chrétienne, ou les valeurs chrétiennes, mais pas forcément concerné par la personne de Jésus-Christ. La rencontre du Christ comme personne est un préalable indispensable.

On redécouvre un « vieux » modèle de transmission de la foi, le catéchuménat du IIème au IVème siècle. Une forme de pédagogie valable aujourd’hui. Dans notre société sans référence à la foi chrétienne, le catéchète devient celui qui accompagne l’expérience de la pré-évangélisation. (Avoir le souci de l'expérience humaine, des attentes, des désirs, de la disposition des contemporains à la rencontre du Christ)

 

Nous sommes témoins de la foi mais aussi de ce qui va se passer dans le cœur des gens, et qui ne nous appartient pas. Le catéchuménat, c’est d’abord l’expérience ébahie, admirative de la naissance de la foi dans le cœur des personnes.

A l’exemple de Jésus, il s'agit  d’abord d'accueillir les personnes, leur demande de « santé ». (« Seigneur fais que je vois »). Ça commence petit, comme les rencontres de Jésus. Mais Jésus saisit la demande de foi.  Il écoute...

 

3. De la catéchèse catéchuménale à l’écoute de l’expérience humaine.

 

   D’où vient cette demande ? Quel est l’itinéraire qui a conduit la personne à poser ces questions ? (Comme Zachée, la Samaritaine, Mathieu…etc).

Accueillir non seulement la demande mais toutes les racines de la demande, tout ce qui a amené la personne à cette demande qui se produit souvent dans des grands moments de la vie ( rencontres, naissances, deuils…). Accueillir cette demande, c'est accueillir cette partie d’être, ces lourdeurs d’être, ce désir d'être. Sinon on passe à coté ! La catéchèse est alors existentielle ou herméneutique (ce mot vient de Interprétation). Il ne s'agit pas d'interpréter pour l’autre, mais d'inviter le demandeur à interpréter sa vie, à la relire, à discerner ce qu'il s'est produit. En résumé, à humaniser ce qu'il s'est produit (= donner du sens),  Devenir chrétien c'est d'abord devenir humain. Une catéchèse qui zapperait cette étape ne permettrait pas à la personne de se sentir concerné dans son « Etre vrai. »

 

Cependant, il nous faut être attentifs : le risque d’une catéchèse trop existentielle serait d’oublier le témoignage de foi des générations précédentes et de différer la proposition de la foi (proposition d'une découverte gratuite d'un sens nouveau) . La rencontre du Christ n’est envisageable que si en face de soi on a quelqu’un qui en vit et témoigne du bonheur de cette relation.

 

4. D’une catéchèse existentielle à une catéchèse prophétique.  

 

   Le prophète est celui qui vit avec les autres les mêmes situations, mêmes drames, mêmes bonheurs, mais qui est profondément enraciné dans sa relation avec Dieu. Il sait se poser des questions : qu'est-ce que Dieu a à me proposer comme relation, comme nouveau chemin dans cette situation-là ? Il vit dans sa vie personnelle, un enjeu collectif. Ex : Le prophète Osée, un drame dans sa vie conjugale… Un drame entre Dieu et son peuple qu'il interprète grâce à son expérience conjugale.

 

Le prophète n’est pas médecin, c’est Dieu qui est le médecin. Mais il dit là où ça fait mal. Il est un témoin, vivant personnellement l'enjeu de l’intérieur. Ses remarques, ses annonces peuvent déstabiliser car elles montrent les incohérences d'une vie, mais peuvent aussi rétablir les choses.

 

Les questions soulevées sont souvent lourdes, profondes et elles nécessitent que tout le peuple de Dieu prenne en charge ces situations. La paroisse est le lieu ou le souci de la transmission de la Foi est central, il concerne TOUT le corps chrétien (expérience communautaire et spirituelle).

La catéchèse des enfants doit se caler vers la catéchèse des adultes. 

 

 

Conclusion : La catéchèse doit être initiatique.

 

Caractéristiques de l'Initiation :

1er temps : couper avec un monde vieillissant, dépassé, pour entrer dans un autre monde, ou dans le même monde mais vu  de manière radicalement neuve.

C’est un retournement complet, une Conversion.

 

2ème temps : Il faut apprendre à « tuer le vieil homme » Toutes les initiations parlent de mort.Or nous sommes sans cesse rattrapés par les vieilles habitudes du passé.

 

3ème temps : Revivre (ressusciter) à partir de cette coupure. L'initiation nous met en contact avec quelque chose ou quelqu'un d'autre (dans le cas de l'initiation chrétienne avec Jésus-Christ) qui nous donne de regarder le monde autrement.

D'où l'importance de la  communauté initiatique qui a pour rôle de montrer l'invisible. Dans cette communauté, certains sont là pour aider les initiés à voir, à ressentir.

 

Au sommet de l’initiation, il y a le récit, la narration du mythe, … la source de ce nouveau monde … nouveau cœur … nouveau regard.

 

L'initiation renvoie au monde, avec une mission, une responsabilité. On est marqué par son appartenance communautaire. Un initié est toujours responsabilisé dans la communauté, dans le monde. Qu'elle est sa place dans la communauté ? Où a-t-elle besoin de lui ?

 

   Les évêques nous invitent à rapprocher l’expérience de la catéchèse de cette expérience initiatique. Le récit de la foi se conjugue avec le récit de notre vie "il était là et on ne le savait pas". Les réactions peuvent être émerveillées, interrogatives, négatives. Jésus, premier catéchète, a lui-même suscité ces réactions. Tout peut avoir une réalité initiatique (pélé, rassemblements ...) mais l'initiation nécessite la liberté de la réponse. Dans la catéchèse, on fait aussi l’expérience du refus. Il faut laisser cette possibilité. L’accompagnateur est témoin d’un mystère, d’une rencontre, qui se passe dans le cœur de l’initié.

C'est aussi pourquoi la prière du catéchète est fondamentale ! 

 

 

                                          Rappel des ateliers de l'après-midi                                   

 

 

1.     La réconciliation : à partir du document "Dieu plus grand que notre coeur"
réalisé par la province Lille-Arras-Cambrai, bientôt disponible.

2.     La confirmation : à partir du document "Audace" (éditions CRER) qui s’appuie sur la vie d’équipe, les temps forts, l’accompagnement, la communauté chrétienne pour avancer avec des jeunes, à partir de 14 ans, vers le sacrement de confirmation.

3.     Des catéchèses communautaires intergénérationnelles : à partir de diverses initiatives de notre diocèse et du document "Vivre des rassemblements en communauté", un hors-série de la collection Porte Parole (éditions CRER) qui propose cinq rassemblements intergénérationnels à vivre cinq dimanches particuliers et articulés à l'année liturgique et offre également des temps de catéchèse pour les adultes. Il s'agit de catéchèses communautaires à vivre en communauté, si possible le dimanche, avec tous les membres de la communauté, enfants, parents, habitués et moins habitués. C'est l'occasion de célébrer ensemble l'eucharistie à la suite d'une matinée de catéchèse au cours de laquelle les enfants parlent aux adultes, les jeunes aux enfants, les adultes à tous ...

4.     La démarche catéchuménale

5.     L'eucharistie : à partir de l'exortation apostolique "Le sacrement de l'amour" de Benoit XVI (Sacramentum caritatis - février 2007) sur l'eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise.

6.   Le baptême des enfants en âge scolaire

 

 

 

Article publié par Service Initiation chrétienne • Publié le Mercredi 19 septembre 2007 • 6197 visites

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